Le réchauffement climatique est deux fois plus rapide dans les Alpes du nord. Les études montrent que les températures ont augmenté de 2,4°C entre 1900 et 2020 dans les Alpes du nord. C'est deux fois plus qu'au niveau mondial.
Le changement climatique progresse, la neige tombe de plus en plus rarement, même à haute altitude. Les domaines skiables maintiennent artificiellement en vie le tourisme de masse avec des installations d’enneigement au lieu de miser sur un tourisme durable et doux.
La montagne est un des témoins privilégiés du changement climatique.
fonte des glaciers, et du pergélisol ; dans les Alpes, plus de 60 % du volume des glaciers a déjà fondu entre 1850 et 2016. Et cette tendance ne fait que s’accélérer.
avalanches,
éboulements,
crues sans précédent,
laves torrentielles,
baisse de l'enneigement,
atteinte aux habitats d'espèces animales et végétales,
faune et flore devront remonter pour trouver d'autres habitats,
sècheresse dans les fonds de vallées et en moyenne altitude,
étés caniculaires devenant une "norme",
isotherme 0 passant de 3800 à 4200 mètres l'été,
Depuis 1970, le nombre de jours d’enneigement dans les stations situées à moins de 1000 mètres d’altitude a chuté de 50 %, à 2000 mètres de 20 %, selon un rapport sur le changement climatique en Suisse publié par l’Office fédéral de l’environnement (OFEV). Le processus va se poursuivre et la neige peu à peu disparaître de nos contrées. Si l’atmosphère se réchauffe d’un degré, l’isotherme du zéro degré s’élève de 150 à 200 mètres, écrit l’OFEV.
Les stations de ski ont trouvé la parade : elles fabriquent leur propre neige. Elles bénéficient de subventions publiques. Grâce à la neige artificielle, les stations souhaitent garder les mêmes amplitudes de saison, démarrer tôt et terminer tard.
Le changement climatique aggrave la situation. Mais il n’est pas la cause unique de cette évolution, nuance le climatologue Christoph Marty de l’Institut pour l’étude de la neige et des avalanches SLF à Davos: «A l’origine, les canons à neige devaient permettre aux stations d’ouvrir à Noël. Elles se mettaient à fabriquer de la neige dès novembre. Mais pourquoi attendre Noël si les pistes sont déjà préparées? Les stations ont donc commencé à ouvrir dès mi- ou fin novembre.»
Ce qui ne devait être qu'une aide d'appoint est devenu un moyen d'enneiger toute la saison.
Impact sur la nature :
Sur le plan écologique, le blanc manteau a son revers, comme l’explique le géographe Dominik Siegrist, professeur du cursus Architecture paysagère de la Haute école spécialisée de Suisse orientale à Rapperswil (SG):
«L’enneigement artificiel affecte fortement la faune, la flore et le paysage. Directement, par son impact sur le sol des pistes, et indirectement, en raison des quantités d’eau prélevées et des émissions (bruit, lumière) dans le milieu ambiant. C’est particulièrement malvenu dans les régions karstiques, naturellement pauvres en eau, et dans les marais, où l’enneigement artificiel devrait être proscrit.»
Mais le problème se pose bien avant que la neige artificielle ne commence à être produite. Car il faut d’abord créer l’infrastructure nécessaire dans la montagne: creuser en profondeur avec de lourdes machines de chantier pour enfouir des canalisations et des câbles électriques dans des fosses à l’abri du gel, puis monter les installations de fabrication de la neige. Les écosystèmes montagnards sont très sensibles, et le rétablissement du sol et de la végétation peut prendre des décennies après de telles interventions. L'eau devient un enjeu majeur, pour produire de la neige, il faut beaucoup d'eau. Des retenues collinaires sont créées, pour les remplir des sources sont siphonnées, des torrents asséchées, les bassins versants contrariés, les cycles de l'eau perturbés. Avec la disparition des glaciers et du permafrost disparaît aussi leur effet stabilisateur sur les paysages de montagne, ce qui augmente fortement le risque de glissement de terrain dans les Alpes.
Il nous revient donc d'anticiper et de nous adapter !
Scénarii climatiques de "espace Mont Blanc" : ICI
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